Le village a été fondé par des Leandri originaires de Zìcavu dans l’altu Tàravu. Bergers transhumants, ils se sédentarisèrent au XVIIIe siècle en recréant les villages désertés à la suite des attaques barbaresques des siècles précédents. De vieilles chapelles en ruines témoignent de cette occupation antérieure. San Sistu est le vocable d’une chapelle romane en ruines, lieu sur lequel circulent de nombreuses légendes, et où aurait été détruit un petit hameau au XVIe siècle lors de la répression de Gênes contre Rinucciu di a Rocca, dernier seigneur du Moyen Âge.
Au XVIIIe siècle, plusieurs hameaux figurent sur le Plan Terrier, ils ont disparu depuis. Il reste de nos jours Granaccia et Furcunceddu. Entre les deux, l’église paroissiale, isolée, est dédiée à Santa Maria Assunta.
La commune possède plusieurs casteddi, chaos rocheux fortifiés, qui attestent de l’occupation préhistorique de ces lieux. Ceux-ci furent en grande partie occupés également durant le Moyen Âge, époque au cours de laquelle le maillage du territoire et l’exploitation de ces terres ont été très importants comme le prouvent les toponymes et les vestiges associés.
En Corse, le patronyme n'est obligatoire que depuis la Révolution et l'instauration de l'état civil. Auparavant l’administration génoise, l'église, les notaires, n'identifiaient les individus que par leurs prénoms suivis des prénoms du père:
En 1560, le concile de Trente avait imposé au clergé la tenue d'un registre des baptêmes, mariages et sépultures dans chaque paroisse. Pour Zicavo, nous possédons les baptêmes de 1692 à 1779, les mariages et sépultures à partir de 1711, mais à l'évidence il y a des oublis, surtout après 1750.
Pour les baptêmes, figurent les prénoms de l'enfant, ceux du père et de la mère, ceux du parrain et de la marraine. Les nouveaux nés sont toujours ondoyés au moment de l'accouchement ce qui permet de reporter la cérémonie du baptême à une date ultérieure. On note toujours : « ha ricevuto l'acqua da una persona poco pratica » mais la date exacte de naissance n'est généralement pas mentionnée. Lorsque l'âge de l'enfant est indiqué dans l'acte, cela peut aller jusqu'à deux, trois, voire quatre ans.
Pour les mariages, on indique seulement le prénom des époux et de leurs pères respectifs et pour les sépultures le prénom et l'âge du décédé.
Les notaires de Zicavo, dans leurs actes, s'en tiennent également aux seuls prénoms car, connaissant bien tous leurs clients, ils n'ont aucune peine à les identifier en cas d'homonymie.
Il n'en va pas de même pour le responsable génois chargé de la levée de la taille. Zicavo étant la plus peuplée des communautés du Delà des Monts et des prénoms identiques revenant sans cesse, les chefs de famille sont classés d'après leur quartier. On voit apparaître alors les « delli Piazzi, delli Mozziconacci, della Leccia...etc. ».
Quant aux notaires de Sartène et de Tallano, devant l'afflux croissant des étrangers talavais, ils inscrivent le nom de famille ou le surnom, lorsqu'ils existent, ce qui n'est pas toujours le cas. C'est ainsi que notre patronyme apparaît très tôt à Sartène et bien plus souvent qu'à Zicavo.
Ce nom de famille n'ayant pas de caractère officiel, il pourra changer d'une génération à la suivante. Ainsi les descendants de Nicolavo Paganelli, qui se fixent à Bilzese, s'appelleront Nicolavi puis Nicolaï, tandis que ceux de Giacomo Paganelli, son frère, installés au hameau proche de Pantano s'appelleront Stromboni. Quant aux Paganelli installés à Foce, ils garderont leur nom d'origine.
Dans notre propre famille une branche a changé de nom peu avant la Révolution, les enfants d'un Léandri surnommé « Tatolu » devenant Tatoli sur les registres de l'état civil.
C'est pourquoi la légende, maintes fois entendue, selon laquelle nous serions issus d'un Lyandros grec ne peut être crédible. On confond ici l'origine d'un individu avec la racine du nom qu'il porte. Un Alessandri, un Cesari n’ont aucun lien de parenté avec Alexandre ou César. Notre patronyme nous vient plus prosaïquement du prénom de notre aïeul. L'origine de ce prénom est d'ailleurs espagnole et non grecque.
Au Vlème siècle, vivait à Séville un archevêque du nom de Leandro. Il fut canonisé pour avoir converti le roi wisigoth Recared au catholicisme et accompli quelques miracles. Par la suite le prénom Leandro fut très courant en Espagne. Il l'était peut-être un peu moins en Italie et en Corse. Nous l'avons cependant retrouvé plusieurs fois au cours du XVIème siècle dans la Rocca et dans le Nord de l'île. A Zicavo par exemple, en même temps que notre aïeul Leandro di Filippo vivent un Leandro di Paolo et un Leandro del Tasso.
L'orthographe de notre nom est un sujet de discussion. Faut-il l'écrire avec ou sans accent aigü? La réponse est simple : il a d'abord été écrit en langue toscane, c'est à dire italienne, sans accent, puis, une fois la Corse devenue française, avec accent, indispensable pour indiquer la prononciation avec un son grave. Et en langue corse demanderont certains ? La réponse est également simple : le corse, tout comme le génois d'ailleurs, est une langue vernaculaire qui n'a jamais été écrite, qui n'a jamais été codifiée par une grammaire, donc chacun peut choisir son orthographe, pour l'instant du moins*.
* - Le premier écrit en langue corse ne date que de l812 et a été publié longtemps plus tard. Dans « La Dionomachia », épopée hérorï-comique écrite en langue italienne, l'auteur, le Bastiais Salvatore filiale, cite la sérénade chantée par un berger à sa belle et l'accompagne de la note suivante : «...è questa la lingua vemacola de'montanari Corsi, ed è un misto di Toscano, Sicilien, Sardo e Genovese, accostandosi piu all'uno o all'altro di questi dialetti secondi le differenti provincie in cui si parla. Nel di quà da'monti le persone men rozze usano un linguaggio che si discosta dal Toscano e dal Romano men d'ogn'altro dialetto d'Italia... » (Source: I LEANDRI DI ZICAVU).
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